Conférence de Chérifa Boukacem-Zeghmouri, maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Claude Bernard Lyon 1, chercheuse au Laboratoire ELICO (EA 4147), co-responsable de l’Unité régionale de formation à l'information scientifique et technique (URFIST) de Lyon.
L’intervention revient sur la première contribution française aux études de retour sur investissements (ROI) des ressources électroniques en milieu académique. Dans ce contexte, l’étude ROI ELICO a pour objectif d’explorer la relation entre l’usage des bouquets de revues, la publication d’articles et leur citation (notoriété) sur un panel de 13 institutions universitaires. Elle pose plus globalement la question de savoir si la publication et son impact peuvent être pris en compte comme le ROI de l’usage.
L’approche bibliométrique permet de développer pour chacune des institutions des indicateurs pour l’usage et la notoriété - inspirés du h-Index - qui questionnent le phénomène de causalité entre les variables, voire son évolution dans le temps. Les résultats montrent une forte relation entre les trois variables. Les corrélations entre les indicateurs restent toutefois contrastées selon le type d’institution et son profil disciplinaire. En outre, l’observation d’une corrélation significative entre usage et notoriété ne permet pas de conclure sur la causalité dans le cadre de l’étude.
La conclusion ouvre de nouvelles perspectives méthodologiques qui nous engagent à poursuivre ces travaux en intégrant une dimension complémentaire, d’ordre plus qualitatif, prenant en compte l’usage des contenus dans les réseaux sociaux.
Après une thèse complétée en 2004 et dédiée à l’analyse de l’impact des ressources numériques sur la circulation des documents papiers sous la direction de Jean-Michel Salaün, les thématiques de Chérifa Boukacem-Zeghmouri ont porté sur l’usage des revues scientifiques électroniques. En poste à l’Université Charles de Gaulle Lille 3 en 2005, elle a été porteuse d’un projet de l’Agence nationale de recherche « ANR Jeunes Chercheurs » (2006-2010) analysant les pratiques et les usages des bouquets de revues électroniques en milieu académique. Elle a dans ce cadre organisé une journée d’étude nationale (2008) et un colloque international (2009). Dans la suite du projet ANR, elle a mené une étude bénéficiant d’un financement privé posant la question du retour sur investissement des revues électroniques (2012-2013).
S’appuyant sur une approche socio-économique, ses travaux proposent l’analyse des modalités de production, de diffusion et d’appropriation de l’information scientifique dans l’univers numérique. Depuis octobre 2011, elle est co-responsable de l’URFIST de Lyon où elle anime des stages en direction des enseignants chercheurs, des doctorants et des professionnels des bibliothèques.
