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Prix: Gratuit
Local B-328
90, avenue Vincent-d'Indy
Montréal (QC) Canada  H2V 2S9

Titre : Le capital social comme outil d’intervention : accès et mobilisation dans une école secondaire en milieu défavorisé et multiethnique

Lieu : Pavillon Marie-Victorin, Local B-328

Heure : 13 h 00

Soutenance de thèse de doctorat en Sciences de l’éducation, prononcée par Marjorie Vidal à l'Université de Montréal.

Jury :

    • Examinatrice externe : Annie Fontaine à l’Université de Laval

Prière de se présenter à la salle indiquée 10 minutes avant le début de la séance.

Résumé :

L’idée de départ de cette recherche est que les relations sociales «comptent», c’est-à-dire qu’elles peuvent jouer un rôle compensatoire et favoriser la réussite des élèves qui présentent des conditions initiales défavorables (Deniger, 2011 ; Kamanzi, Zhang, Deblois et Deniger, 2007). La piste du capital social permet de voir les ressources sociales de l’école (enseignants, psychoéducateurs, conseillers en orientation, intervenants communautaires, etc.) comme des outils d’intervention potentiels pour les politiques publiques éducatives. Plus précisément, l'objectif de cette recherche est de comprendre comment les élèves mobilisent le capital social d'une école secondaire pour «s’en sortir» quand ils rencontrent des difficultés dans leur parcours éducatif.

Deux apports théoriques complémentaires permettent d’appréhender ce processus dynamique de mobilisation. Les dimensions du capital social, tant normative (Coleman, 1988 ; Putnam 2000), structurelle (Bourdieu, 1986 ; Burt, 2000 ; Lin, 1999) que cognitive (Nahapiet et Ghoshal, 1989), étudient la manière dont il s’incarne dans l’école (le capital social accessible). La théorie de la structuration (Giddens, 1984) offre un modèle d’action qui recentre le processus de mobilisation sur les élèves (capital social mobilisé) et articule les dynamiques de structuration individuelles et collectives.

La méthodologie est une étude de cas ethnographique (Merriam, 1998) dans une école secondaire en milieu défavorisé et multiethnique de Montréal. Elle accorde une vaste place à l’ethnographie «en profondeur» (Rahm, 2012) et combine étude des documents officiels de l’école, observations colligées dans le journal de bord, questionnaires sur les réseaux sociaux (N=16) et entretiens de groupe (N=9) et spontanés (N=8).

Après avoir identifié les différents leviers socio-organisationnels dont l’école dispose pour favoriser la mobilisation du capital social, l’analyse thématique révèle que les élèves ne mobilisent pas le capital social selon le cadre normatif de l’école. Ils ont recours à huit processus qui reposent sur la signification qu’ils attribuent aux ressources, la légitimation qu’ils confèrent à l’institution scolaire et le pouvoir qu’ils se dégagent dans la mobilisation. L’interprétation est l’occasion d’interroger la capacité de l’école à générer du capital social et de revenir sur les multiples tensions internes qui naissent des «négociations de sens» (Morrissette, 2010) entre les élèves et l’institution. Les pistes de réflexion proposées reposent sur l’étude des espaces de médiation, qui fournissent des zones de manœuvre pour l’intervention (Fontaine, 2011), et sur le rôle particulier qu’y jouent les intervenants communautaires comme agents de médiation du capital social.

Soutenance de thèse de Marjorie Vidal
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