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Titre de la conférence de Jacques Rouillard

Le syndicalisme comme source de la social-démocratie au Québec (1900-1944)

Jacques Rouillard est professeur émérite du département d’histoire de l’Université de Montréal. Depuis plus de quarante ans, il s’est consacré à l’histoire du syndicalisme québécois et a publié de nombreux ouvrages et articles sur le sujet. Il est notamment l’auteur de Le syndicalisme québécois. Deux siècles d’histoire (Boréal, 2004), L’expérience syndicale au Québec. Ses rapports à l’État, à la nation et à l’opinion publique (vlb, 2009). Il termine un volume consacré à l’histoire du Conseil des métiers et du travail de Montréal de 1897 à 1930 (actuel Conseil régional FTQ. Montréal métropolitain) qui, en pratique, joue le rôle de la FTQ fondé en 1937.

Résumé de la conférence :
Notre modèle de société s’inspire des valeurs sociales-démocratiques qui misent sur le caractère démocratique de la société et son humanisation grâce à un rôle accru de l’État au plan économique et à la mise en place d’un filet de sécurité sociale. Cette vision de la société est portée depuis longtemps par le mouvement syndical, bien en deçà des années 1950 et 1960. Le fruit de nos recherches laisse voir que ce sont les syndicats internationaux (nord-américains) venus des États-Unis à partir de la fin du XIXe siècle qui sont les initiateurs de cette vision de la société au Québec. Ils dominent de loin le mouvement syndical et leurs revendications politiques auprès des gouvernements ne s’alignent pas sur celles articulées aux États-Unis, mais sur celles qui animent le mouvement ouvrier britannique (Trades Union Congress, Labour Party).

C’est ce que nous allons montrer pour la période 1900 à 1944 à partir notamment des mémoires annuels soumis au gouvernement du Québec. Les réclamations portent sur un large éventail de sujets qui vont bien au-delà des conditions de travail : élargissement des droits démocratiques dont le droit de vote pour les femmes, éducation gratuite et obligatoire, nationalisation des entreprises de services publics et mise en place d’un filet de sécurité sociale, etc. C’est rafraichissant de savoir que l’histoire de la société québécoise ne se résume pas à la Grande Noirceur et que les valeurs qu’elle porte intègre celles issues de son appartenance au continent nord-américain.

Titre de la conférence de Martin Petitclerc

Question sociale, problème politique. La pauvreté et l’histoire du Québec contemporain

Martin Petitclerc est professeur au département d’histoire de l’UQAM. Il est directeur du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS) et chercheur au Centre interuniversitaires d’études québécoises. Ses recherches portent principalement sur la protection sociale et les mouvements sociaux. Son premier livre, Nous protégeons l’infortune : les origines populaires de l’économie sociale au Québec (Vlb éditeur, 2007) a été récompensé par le prix de la Fondation Lionel-Groulx de l’IHAF et le prix Clio-Québec de la Société historique du Canada. Il a également obtenu le prix Guy-et-Lilianne Frégault de l’IHAF pour son article sur le système d’assistance publique au Québec. Il a publié récemment, avec Martin Robert, Grève et paix. Une histoire des lois spéciales au Québec (Lux éditeur, 2018).          

Résumé de la conférence :
Situation pénible de privation et de dépendance pour les personnes qui la vivent, la pauvreté est également un problème « social » qui révèle, sous le vernis parfois lustré des discours officiels, les tensions fondamentales qui structurent l’organisation d’une société. C’est pourquoi l’analyse de la pauvreté et de ses modes de régulation est une voie privilégiée pour aborder certaines institutions centrales de l’histoire sociale québécoise, dont la famille, le droit, le marché, les mouvements sociaux, l’Église et l’État. De l’institutionnalisation de l’indigence de la fin du XIXe siècle aux politiques sociales providentialistes de la seconde moitié du XXe siècle, en passant par l’expérience du chômage de masse lors de la crise économique des années 1930, l’étude de ces métamorphoses de la question sociale nous permettra d’esquisser quelques pistes de réflexion sur les enjeux posés par les inégalités sociales afin d’en redécouvrir la nature profondément politique.

Conférence des lauréats du prix Gérard-Parizeau en histoire 2018
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