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Prix: Gratuit
A-9445
3101, chemin de la tour
Montréal (QC) Canada  H3T 1J7

Séminaire étudiant

Par:
Jean-Patrick Ménard, Étudiant au M.Sc. (sociologie), Faculté des arts et des sciences à l'Université de Montréal.

Résumé:

À l'échelle de la planète, les problèmes de santé mentale n'ont jamais été aussi prévalents et touchent toutes les couches de la population. Or nombreux sont les obstacles qui entravent le rétablissement des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale. À ce chapitre, la stigmatisation dont ces dernières sont victimes semble faire chef de fil.

S'insérant dans une optique sociologique, cette présentation a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes spécifiquement interactionnistes, qui contribuent à la stigmatisation de la maladie mentale au sein de nos sociétés contemporaines. À cette fin, un panorama de trois théories contemporaines est proposé, afin de saisir en quoi les représentations populaires ont un caractère contraignant sur les malades. Puis, il s'agit de lever le voile sur les raisons pour lesquelles ces attitudes communes ont été transmises de l'espace public vers l'espace privé, c'est-à-dire au sein des asiles, là où les psychiatres jouissent d'un pouvoir d'expert et d'une légitimité.

De plus, nous faisons le pont entre les mentalités stigmatisantes issues de l'opinion publique face aux problèmes de santé mentale et ces mêmes schémas de pensé en pratique psychiatrique. Dans cette optique, il y a lieu de circonscrire et examiner le point de rupture entre l'ordre où le regard stigmatisant assurait, avant le XIXe siècle, un certain contrôle social informel au profit de la prise en charge stigmatisante formelle des institutions psychiatriques privées ou publiques. Dans ce contexte, notre thèse soutient que ce changement de paradigme est essentiellement une forme d'aliénation contemporaine et une forme de contrôle social. De ce fait, cette dynamique assure la stabilité, la cohérence et la paix entre les hommes et les femmes afin d'évincer les déviants et ainsi brimer l'expression de l'altérité dans le cadre normatif de nos communautés.

Pour appuyer notre perspective critique, nous nous référons notamment aux contributions de Foucault, Becker et Goffman, qui proposent plusieurs interprétations des pratiques psychiatriques. Enfin, nous mobilisons des sources historiques pour mieux appréhender la généalogie de la pratique psychiatrique, qui a mené à la stigmatisation que nous connaissons actuellement des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale.

 Le contrôle social de la stigmatisation de la maladie mentale: de l'espace public vers l'espace privé des institutions psychiatriques
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