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Prix: 25$ / 10$ pour les étudiants
DS R510
320, rue Sainte-Catherine Est
Montréal (QC) Canada  H2X 1L7

On assiste depuis une ou deux décennies au retour des références consacrées aux écrits du penseur marxiste italien Antonio Gramsci (1891-1937) et ce, autant en science politique (et surtout en Relations internationales), qu’en sociologie et en droit (et notamment en droit international). La résurgence des idées de ce penseur n’est sûrement pas l’effet du hasard si l’on considère que la décennie des années 2000 se caractérise par l’atténuation dans la communauté académique de la pensée TINA (There Is No Alternative) et de l’hégémonie libérale ayant prédominé dans les années 1990. Pour le dire autrement, on assiste au retour de la pensée critique dans le monde universitaire et les intellectuels qui s’en réclament ont besoin d’inspiration et d’un vocabulaire commun pour développer celle-ci.

Ce colloque s’inscrit dans la suite des rencontres organisées par le Cédim depuis 2010 et dans lesquelles a été notamment mise en relief l’importance des aspects idéologiques dans la reproduction des relations de pouvoir. À plusieurs reprises, tout au long de ces différents colloques, des références aux analyses développées par Gramsci ont été faites et ont fait ressortir le rôle du consentement spontané des sujets pour la reconduction des rapports de subordination de toute sorte (le capitalisme, le patriarcat, le racisme, l’impérialisme économique et culturel, etc.), consentement spontané qui a comme effet de rendre plus ou moins superflu la mise en application de la coercition par la société politique. Ce consentement spontané se crée lorsque les sujets placés dans une position de subordination dans ces structures de domination et d’exploitation finissent par envisager celles-ci comme étant naturelles, inévitables et justes, alors qu’elles sont en réalité contingentes, explicables historiquement et à l’origine de leur statut de subalternes.

Ce colloque va tenter d’explorer différents éléments de la façon dont se construit ce consentement spontané et comment des intellectuels, académiques et militants peuvent s’y attaquer afin de le déconstruire et mieux organiser la résistance contre les structures de subordination. Ensuite, dans la mesure où ce consentement spontané se constitue à partir d’éléments qui sont d’abord et avant tout de nature idéologique, il sera aussi nécessaire de réfléchir aux conditions matérielles qui sont à l’origine de la « conception du monde » dont parle Gramsci et qui rend possible ledit consentement spontané.

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Colloque Actualité interdisciplinaire de Gramsci
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