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Prix: Gratuit
Salle 422
2910, boulevard Édouard-Montpetit
Montréal (QC) Canada  H3T 1J7

Conférence de Christophe Litwin, University Princeton

Résumé
Les références à l'idée de néant sont rares dans l’œuvre de Rousseau. Il pourrait donc sembler peu opportun de s'y intéresser. Pourtant cette quasi-absence devient significative lorsque Rousseau se réapproprie de façon critique les thèses de philosophes tels que Malebranche, Leibniz ou encore Maupertuis, chez qui cette idée joue un rôle important sinon fondamental.

Pour Malebranche, par exemple, le péché originel a rendu l’existence de l’homme « pire que le néant » ; chez Leibniz, outre le rôle que la notion de néant joue dans la compréhension même du concept de mal dans son acception métaphysique, celle-ci se retrouve indirectement au cœur de l’énoncé du principe de raison suffisante : s’il y a quelque chose plutôt que rien, si ceci est ceci plutôt que de ne pas être ceci, il doit y avoir à cela une raison suffisante. Chez Maupertuis enfin, si la somme des maux de l’existence en vient à surpasser celles des peines, alors le néant devient rationnellement préférable à l’être, la non-existence à l’existence.

A aucun moment en revanche chez Rousseau le néant ou la non-existence ne deviennent préférables à l'être. Nous interrogerons donc le sens à donner à cet effacement quasi-systématique de la notion de néant en des lieux où Rousseau reprend en apparence les énoncés de ces trois prédécesseurs et tirerons les conséquences de cet effacement pour ce que Burgelin avait en son temps appelé 'la philosophie de l'existence de Jean-Jacques Rousseau'. Les textes qui nous intéresseront le plus seront extraits du second Discours, de la Lettre à Voltaire du 18 août 1756 et de la Lettre à Christophe de Beaumont.

Cette conférence est organisée par la Table ronde en philosophie moderne de Montréal.

Rousseau et l'idée de néant
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