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Rapports sociaux de sexe et féminisation du corps enseignant au Québec : Tendances longues et dynamiques actuelles


Sous la direction de recherche de Christian Maroy


Résumé


Afin d’aller au-delà du débat au sujet du lien présupposé entre la présence des hommes et la réussite scolaire des garçons, cette recherche s’intéresse aux facteurs explicatifs de la composition par sexe du corps enseignant au fil du temps et à la dynamique des rapports sociaux de sexe au sein des écoles primaires du Québec. L’objectif général est d’analyser la composition du corps enseignant selon le sexe dans une perspective sociologique. Pour ce faire, deux questions de recherche ont été étudiées, à savoir : 1) Quelle est la fluctuation de la composition par sexe du corps enseignant du primaire au cours de l'histoire du système éducatif québécois de 1615 à 2015? et 2) Dans le contexte contemporain du Québec, comment s’articulent les rapports sociaux de sexe au sein des écoles?



Afin de répondre à ces questions, l’étude s’appuie sur la sociologie du genre et propose d’examiner quatre concepts (le genre, les rapports sociaux de sexe, la division sexuée du travail et la domination masculine) au sein de l’enseignement primaire. La démarche vise, d’une part, à aborder la perspective de genre en remontant l’histoire du système éducatif québécois et, d’autre part, à analyser la dynamique des rapports sociaux de sexe au sein de l’école primaire actuelle. Notre démarche méthodologique s’articule autour d’une synthèse des travaux historiques et des données statistiques disponibles et d’une analyse qualitative de 22 entretiens, menés dans deux écoles primaires, auprès d’enseignants et enseignantes, de directions d'école et de parents d'élèves.


Les résultats obtenus indiquent que la féminisation du corps enseignant au Québec a débuté il y a longtemps et qu’il y a eu quelques fluctuations qui dépendent de facteurs d’ordre institutionnel (l’Église ou l’État qui contrôle le système éducatif), économique (modes de financement, salaires, possibilité d’emploi) et culturel (raisons pour lesquelles les femmes sont préférées par l’Église et les communautés rurales).


Les résultats révèlent également que les discours actuels des enseignants et enseignantes, des parents d’élèves et des directions d’écoles démontrent un maintien des rapports sociaux de sexe au sein des écoles primaires. Plusieurs catégories révélatrices de rapports sociaux de sexe sont mobilisées par les trois groupes d’acteurs (enseignants, directions et parents d’élèves) afin de définir les pratiques des enseignants, leurs relations aux élèves ainsi que leurs relations aux parents.

Soutenance de thèse de Simon Lamarre
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