à 

Information et billets

Montréal (QC) Canada

Nous pensons qu’il est mal de faire souffrir les animaux sans nécessité. À partir de là, nous devrions en toute logique renoncer à la plupart des services et des produits que nous obtenons de l’exploitation animale. En effet, la viande, le lait et les œufs, les rodéos, les zoos, la laine et le cuir impliquent d’importantes douleurs pour les animaux utilisés et ne sont pas nécessaires pour notre santé ou notre vie. Mais qu’en est-il des usages qui nous sont réellement bénéfiques, comme certaines recherches biomédicales conduites sur des animaux? Pour répondre à cette question, il convient de revenir à ce fondement qu’ont en commun nos meilleures théories de la justice : les cas semblables doivent être traités de manière identique. Pour faire subir à des animaux des traitements auxquels on ne soumettrait jamais plus des êtres humains, il faudrait être en mesure de montrer qu’il existe une différence moralement pertinente entre les uns et les autres. Or, il semble bien qu’une souris et un singe, en tant qu’êtres sensibles, aient des intérêts fondamentaux – à ne pas être maltraités et tués, à être libres – comparables à ceux qui, chez les humains, sont protégés par les droits de la personne. Tous devraient donc bénéficier de ces droits et échapper aux traitements qui les enfreignent. La perspective antispéciste, selon laquelle le critère biologique de l’espèce ne peut davantage fonder la discrimination que ne le peuvent la couleur de la peau ou le sexe, sous-entend que nous adoptions un mode de vie végane et peut-être même que nous envisagions d’accorder un statut et des droits politiques aux autres animaux.

Conférencière

Valéry Giroux est juriste et docteure en philosophie. Elle occupe le poste de coordonnatrice au Centre de recherche en éthique, où elle poursuit ses recherches en éthique animale. Elle est aussi professeure associée à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et Fellow du Oxford Centre for Animal Ethics. Elle donne régulièrement des conférences et intervient dans les médias à propos des droits des animaux, de l’éthique animale et du véganisme. Elle est l’autrice de Contre l’exploitation animale (L’Âge d’Homme, 2017) et Le Véganisme (Presses universitaires de France, coécrit, 2017). Elle termine en ce moment la préparation d’un autre livre pour la collection « Que sais-je? » des Presses universitaires de France, celui-là consacré à l’antispécisme.

Voir mes autres conférences

Droits des animaux : du devoir d’éviter la souffrance non nécessaire, à l’égalité animale - ANNULÉ