Entre les poésies d’Odile Cherrier parues à la fin des années 1830 et l’apparition du journal Le Coin du feu dirigé par Joséphine Marchand en 1893, les femmes ont graduellement pris leur place dans le monde de la presse. Si Félicité Angers, alias Laure Conan, est considérée comme la première femme de lettres de l’histoire littéraire québécoise, d’autres avant elle ont pavé la voie. De la lettre au rédacteur au billet d’humeur, en passant par la poésie et les nouvelles littéraires, les femmes, et surtout les jeunes femmes, se sont graduellement approprié les pages de la presse, surtout à partir des années 1860 et 1870. Il s’agira d’explorer cette période de transition et d’examiner quelques-uns des éléments-clés qui ont contribué à donner aux femmes les outils et l’audace nécessaires pour prendre leur place sur la scène publique. De leur initiation aux pratiques littéraires reçues au couvent aux modalités qui allaient rendre acceptable cette forme d’investissement dans les travaux littéraires et leur publication, qu’est-ce qui fait écrire les filles dans la seconde moitié du XIXe siècle?
Conférencière :
Julie Roy est gestionnaire des Services de référence à Bibliothèque et Archives Canada depuis 2017. Elle y a débuté sa carrière comme archiviste en 2007 et y a occupé divers postes d’archiviste et de gestionnaire jusqu’en 2014. Pendant près de trois ans, elle a été bibliothécaire responsable des Archives et Collections spéciales de l’Université d’Ottawa. Elle détient une maîtrise en sciences de l’information de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal (2006) ainsi qu’une maîtrise et un doctorat en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal (2003). Sa thèse Stratégies épistolaires et écritures féminines. Les Canadiennes à la conquête des lettres (1639-1839) a reçu le prix ACFAS-Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes. Elle a poursuivi ses recherches dans le cadre de trois projets de recherche postdoctorale en France et au Canada de 2003 à 2006. Ses recherches portent depuis plusieurs années sur l’histoire littéraire des femmes au Québec, sur la vie littéraire et sur la presse des XVIIIe et XIXe siècles.
