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Information et billets

Prix: Gratuit
Montréal (Québec) Canada

Conférencier principal : Olivier Jacques, Chercheur au Centre de recherche en santé publique - CReSP, CIRANO, Centre d'analyse politique - Constitution et Fédéralisme, professeur adjoint à l'École de santé publique de l'Université de Montréal.

Animée par : Sarah Fraser, responsable de l'Axe 2 : Systèmes de soins et de santé publique au CReSP, École de psychoéducation de l'Université de Montréal, co-titulaire de MYRIAGONE Chaire McConnell – Université de Montréal en mobilisation des connaissances jeunesse.

Pour en apprendre davantage sur l'événement.

Les investissements en santé publique contribuent à prévenir la mortalité et à réduire les coûts des soins de santé. Pourtant, très peu d'études ont examiné les déterminants des investissements dans les soins préventifs entre les pays et au fil du temps. Nous développons une théorie des priorités de dépenses de santé opposant mesures préventives et soins curatifs. Il est peu probable que les mesures préventives soient prioritaires pour les gouvernements, car il s'agit d'un bien public qui nécessite l'allocation immédiate de ressources limités en vue de générer des bénéfices diffus qui ne se manifestent qu'à long terme. En effet, la santé publique constitue une politique « silencieuse » qui n'est pas fortement soutenue par les groupes d'intérêt ou l'opinion publique. Ce profil entraîne deux implications : comme d'autres investissements à long terme, les programmes de santé publique sont particulièrement vulnérables à l'austérité budgétaire, et les dépenses de prévention ne sont pas influencées par l’orientation partisane du gouvernement, car les partis ne peuvent guère attirer des votes avec des investissements à long terme d’une si faible visibilité.

Nous utilisons deux ensembles de données couvrant 25 pays de l'OCDE de 1970 à 2018 ainsi que 10 provinces canadiennes de 1975 à 2018. L’analyse démontre que les consolidations budgétaires sont négativement associées au niveau absolu de soins préventifs et à sa proportion par rapport aux soins curatifs. Nous confirmons également que les gouvernements de gauche ne sont pas plus susceptibles d'investir dans la santé publique que les gouvernements de droite. Enfin, en référence à la littérature sur l'analyse comparative des soins de santé, nous montrons que les systèmes de services nationaux de santé maintiennent des investissements de soins préventifs plus élevés que les systèmes de santé basés sur l'assurance sociale. 

L'impact de l'austérité budgétaire sur le financement de la santé publique dans les pays de l'OCDE et les provinces canadiennes